De la tubercule - patate,... suite

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  Les yeux bien ouverts devant les choses dites "du quotidien", on se prend souvent à transposer dans une autre perspective ce que d'aucun ne verrait pas comme intéressant, à savoir une simple pomme de terre qu'on appelle vulgairement : patate. Cette même patate qu'on plonge encore de temps en temps dans l'eau pour la soupe, que dis-je potage ou velouté. Ou encore plus souvent découpée en tranches pour faire le bonheur des consommateurs de frites. Oui, on se prend à lui voir des qualités esthétiques.  Ses courbes nous interpellent, ainsi que ses taches, sa couleur terreuse ou presque beurre frais quand elle est lavée quand ce n'est violette ! Peu importe qu'elle soit grosse malingre, tordue : la patate dans sa géographie est toujours intéressante, d'ailleurs Agnès Varda la photographe-cinéaste, nous l'a démontré par son film- exposition : "Utopia Station" ou "Patatutopia".

Quand après un certain temps vous la sortez de la cave, qu'à la lumière elle se voit exposée, alors devant vos yeux surpris se déploie toute une forêt turgescente, où les roses rivalisent avec les mauves et s'harmonisent avec une opalescence blanche qui ne cesse de grandir de jour en jour en quêtant la lumière. N'est-ce pas un paysage miniature, une scène que le crayon ou l'encre aura plaisir à saisir dans son développement allant des feuilles que portent ces trognes, jusqu'au pourrissement de cette tubercule qui n'en peut plus de se donner à voir, sous toutes ses faces, voir à toutes ses phases, jusqu'à devenir ridée comme une petite vieille.

Et l'on sait que la plus belle fille ne peut donner que ce qu'elle a, et cette pomme de terre, croyez-moi, saura combler votre désir créatif tout au long de sa vie, à moins que tout simplement, vous ne la préfériez en robe des champs !

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