Au-delà du bâti, de la représentation....
Le poème de la Chapelle Rothko, Traduit de l’américain par Pierre Alféri et Emmanuel Hocquard, Éditions Royaumont, Collection Un bureau sur l’Atlantique, 1990
Au commencement était le bégaiement. Plus encore que la création, le créateur apparaît pétri de contradictions. Le poème de la Chapelle Rothko traverse, mais quel pont franchit-il ? Que voit-on ? Pour lumineuse et volontaire que soit la défaite de l’illusion lyrique, tout s’y joue dans la pénombre : « ni parole édifiante, ni effusion de sentiments. »3 Près d’une petite lampe de contradictions, on assiste ici à la déclaration de guerre en creux du poème contre lui-même, quelqu’un avec ses chaînes lourdes tend ses mains vers l’universalité, quelqu’un crée, de rage il piétine sa finitude de mortel, il murmure sa solitude vers l’autre, cet homme traverse, il se cherche querelle, sans repos il se défie de lui, il s’arrête, il se dispitue seul...
pignons de la chapelle dans un temps dit. (Choupie Moysan)